Il existe trois marchés distincts :
●Un marché de proximité dû à la surpopulation des vallées industrielles
dont Salins, Ornans et Nans (produits périssables).
Ce marché est assuré par les petites surfaces agricoles des vallées et leurs vignes
qui accentuent ici un fort déficit alimentaire.
●Un marché lucratif avec la montagne en pénurie alimentaire
dû au climat froid du Haut-Doubs (alcools, animaux).
●Un marché d'exportation par voies routières et fluviales (grains).
Essentiellement, les produits grimpent vers la montagne et l'argent en descend.
De plus, les grossistes des villes diffusent leurs produits manufacturés mais chers.
Le paysan peut vendre directement sur les marchés d'Éternoz, d'Amancey ou Myon.
Mais l'essentiel est vendu aux marchands ambulants et c'est là où les choses se compliquent: a) Reconnaître le vrai marchand du mauvais intermédiaire.
b) Mesurer correctement le produit (le paysan dispose de sa propre balance).
c) Deviner suivant l'année l'état des récoltes ailleurs
et les tendances de prix induites.
d) Restaurer le marchand et dépanner son chariot l'aidera à revenir,
''mais en cas de disette, il ne te le rendra pas''.
«Il n'arrive que trop souvent que la diversité des poids et mesures occasionne des
disputes et des injustices sans cesse renaissantes dans le commerce détaillé des
différentes denrées» (cahier de doléances, 1789).
SITUATION MONÉTAIRE DU COMMERCE : (en 1580)
Monnaie de Bourgogne: 1 franc=12 gros=4 blancs=3 engrognes.
Monnaie estevenante (de l'église Saint-Etienne de l'archevêché de Besançon):
1 livre=20 sols (ou sous)=12 deniers=2 oboles.
Taux de change : 1 livre estevenante = 53 blancs + 1 engrogne de Bourgogne.
LE PAYSAN COMTOIS AVANT LA RÉVOLUTION :
« Il s'habille d'une culotte juste-au-corps très courte de toile noire, avec une veste de drap bleu et un tablier de peau qu'ils ne quittent pas même à l'église.
Il marche en tout temps avec des sabots et des bas de simple toile.
Presque tous ont le dos voûté, le visage pâle, maigre, les cheveux noirs et lisses.
Les montagnards sont en général de la plus grande taille, bons cavaliers, fort entendus dans le commerce, industrieux dans l'horlogerie et autres arts mécaniques ».