Les parcelles à l'est du village, au pied des coteaux boisés, portent des noms très énigmatiques : champ de la mort et champ de guerre.
Ces appellations populaires commémorent d'anciennes dévastations,
(des dénominations équivalentes sont éclaircies à Maisières).
Des dizaines de conflits meurtriers que Coulans connu, on peut supposer qu'il s'agit ici de ceux faisant référence à la période où Coulans passe d'une domination seigneuriale principale à une autre.
C'est dans le sang que ses liens immémoriaux à la lignée des Scey seront repris par la comtesse Marguerite de Chalon-Arlay.
Le comte-duc de Bourgogne Philippe le Hardi guerroie à l'époque, contre la noblesse comtoise regroupée autour de Marguerite.
Localement, Jean de Bolandoz (dit Brisebarre) prend la tête des soldatesques en errances appelées routiers ou grandes compagnies, des mercenaires à soudoyer.
Il entreprend des razzias, enlèvements et profite du conflit entre les ''deux Bourgognes'' (le Duché et le Comté) pour piller tout ce qui lui tombe sous la main.
Jusqu'au jour où il attrape un bien gros poisson (espérant une toute aussi grosse rançon) : Henri de Vienne, Sire de Mirebel.
Le grand seigneur de Coulans, Thiébaud de Scey (fin calculateur du haut de son château de Saint-Denis), feint de se faire occuper par Brisebarre et lui ouvre en réalité son château.
Le calcul s’avérera très mauvais, car les comtois accoururent pour ouvrir le château à coup de bélier et jetèrent Brisebarre et ses routiers par dessus les murailles.
L'expédition furieuse était emmenée par les deux fils de Vienne (Jean et Vaucher) qui venaient libérer papa...
À partir de là, les Viennois et Marguerite vont s'acharner sur les De Scey jugés
comploteurs et toutes leurs propriétés (comme celles de Coulans) où ''les villages furent incendiés, terres ruinées et populations décimées.''
Le seigneur Thiébaud de Scey mourut en 1380, dépossédé de tout sauf de son droit
familial ancestral d'être enterré en l'église Saint-Etienne de Besançon.
Marguerite aliénera des biens comme Coulans aux De Montfaucon pour financer cette guerre et c'est ainsi que le village désormais dépendant par parties à de nombreux seigneurs en changera dorénavant, au gré des mariages et naissances, comme on change de chemise...
Les mauvaises langues nous disent qu'un ''champ de guerre'' peut désigner la parcelle exploitée collectivement et dont le rendement était affecté à l'impôt de guerre,( demandé par l'Espagne en 1634 puis Louis XIV à partir de 1678 ).
Elles nous expliquent que les champs de ''bataille'' seraient dues aux céréales de printemps cultivées ''en mélange'' sur cette parcelle pour notre alimentation...
Mais elles n'expliquent pas pourquoi c'est le chemin du Chazal (riche maison en ruine) qui borde ces champs de la mort et de guerre menant au lieu-dit du même nom qui les surplombe...