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I - Pages d'histoire

Chassons d'abord deux idées reçues :
- La vigne ne suit pas la pente du coteau mais ses rangs sont disposés en terrasses
perpendiculaires à celle-ci, ( pour la parcourir à plat ) .
- Le vin n'est pas destiné à la ville mais le commerce s'organise avec la montagne.
Cette culture a deux ennemis immédiats (le gel du printemps, le défaut et l'excès de
soleil l'été); un ennemi sporadique (la maladie) et deux ennemis de long terme
(le ravinement du terrain que les murets ne font que ralentir ainsi que le manque de main d’œuvre).
Il existe deux cépages excellents (Poulsard et Pinot noir) qui donnent ici une année sur trois (consommation locale) et un cépage médiocre (Gamay) plus régulier en récolte (destiné à la vente).
De plus, chaque bonne récolte déséquilibre l'offre et la demande.
Ainsi, le cour du vin (payé par les marchands) s'effondre de fait les jours suivants
devant l'abondance.
Il est donc essentiel de réussir le travail en cave pour que celle-ci devienne une véritable petite banque pour le vigneron l'année suivante.
La bouteille est une monnaie d'échange appréciée de tous les nécessaires prestataires de services extérieurs (médecin compris...).
Le cœur de production (Vuillafans) engage les familles du plateau en nombre pour les vendanges.
Le village était jadis traversé par un chemin à voie unique.
Les maisons sont largement espacées de son axe pour permettre la constitution des tas de fumiers à la fois en sortie des écuries mais aussi à l'endroit de leur rechargement, ( la vigne en consomme tous les quatre ans sans doses excessives).
Car le fumier est régulièrement ''remonté'' en charrettes-tractées jusqu'aux terrasses pour tenter de compenser le lessivage des terrains par la pluie.
Le fumier (seul engrais de l'époque) vaut de l'or et la hauteur du tas fait la fierté du laboureur car, c'est elle en réalité qui limite la taille des surfaces cultivables.
Pour des raisons de salubrité publique, ces tas de fumier au centre des villages
furent interdits.
Ce qui permit ensuite de passer la rue principale du village ainsi que les routes de communication à deux voies.
En 1854, la route passe à quatre mètres de large et l'on rapporte au préfet que ''déjà ce nouveau tracé est emprunté par des voitures''.
Or, c'est précisément ces difficiles voies de communication qui protégeaient ce marché de proximité et le fumier qui rendait exploitable les coteaux ensoleillés.
Un début d'automne, une nuée d'étourneaux s'est abattue sur la seule et dernière vigne qui ne put partager le prélèvement avec ses anciennes voisines.
Elle était la dernière à résister aux picrates du midi.

Lorsque l'été se termine, des gens du Haut descendent encore à Coulans pour acheter les prunes qu'ils ramassent aux pieds des arbres que l'on secoue.
«On raffole des tartes !», vous disent avec le sourire au coin des lèvres,
ces acheteurs de passage qui repartent la voiture pleine de cageots pour faire des... milliers de tartes...
Si le village se situe en limite d'altitude où cette culture reste possible,
cela n'explique pas sa réputation exceptionnelle jusqu'aux régions montagneuses
du département, (Le village de Cademène jouit d'une situation identique ).
De l'automne à l'hiver, alors que Refranche et Éternoz se cachent souvent sous le brouillard, le village baigne sous le soleil.
C'est le fameux micro-climat de Coulans, il n'est d'ailleurs pas impossible que
c'est ce phénomène qui soit à l'origine d'une implantation humaine ici.
La conséquence de ce surplus de soleil agit favorablement sur la goutte que l'on distille de ces fruits car elle devient supérieure en alcool à toutes les autres.
C'est pourquoi la prune, (avec le miel produit grâce aux fleurs de l'arbre) ont été durant deux siècles des spécialités locales de hautes renommées.
Coulans cultive depuis des siècles ce fruit que les croisés du moyen-âge ont rapportés de Syrie suite à leurs nombreuses excursions militaires.
C'est de ces échecs militaires successifs qu'est né la fameuse expression :
tout ça pour des prunes ! 

«Situation chanceuse, car il est de fait que dans notre Pays il pleut assez difficilement. Cela semble dû à l'influence du Massif du Poupet qui, divisant les nuées pluvieuses venues du sud-ouest, les dérive notamment: sur la lignée des collines de Maillot (850m d'altitude moyenne) coiffées de forêts de sapins,
et parfois d'autre part dans la région de Quingey avec ses chaînes anticlinales boisées et les vallées correspondantes; en particulier celle du cours inférieur de la Loue, prolongée dès Larnod par la vallée du Doubs. Quelques ondées s'échappent parfois dans la vallée de Lison pour suivre de Châtillon, les monts de Rurey et les bois d'Epeugney, Montrond, Mamirolle, etc...
Même observation peut être faite ici à propos des pluies et de la neige en hiver,
où l'on ressent alors dans notre vallée une fraîcheur significative annonçant les précipitations atmosphériques dans le Haut-Pays.
Les mêmes causes, par bonheur, nous préserve de la grêle.»

Cet abreuvoir en calcaire dur provient d'un seul et même bloc mégalithique.
Il a été extrait de la carrière de Montrond-le-Château à vingt kilomètres d'ici.
Les maîtres tailleurs de pierre façonnaient les commandes en carrière sur des
blocs juste après leur extraction.
Le bloc est alors encore ''frais'' et gorgé de son ''eau de roche''.
La pierre se laisse ciseler plus tendrement dans cet état.
C'est par couches successives que les maîtres tailleurs donnerons au bloc initial
cette forme de baignoire, puis l’œuvre durcira en séchant.
Un chariot spécialement conçu à cet effet, tiré lentement par des bœufs,
livrait jusqu'ici la commande.
Cette ''voiture'' de frêne et d'acier est d'une robustesse à toutes épreuves au regard
du poids de cet abreuvoir.
On imagine la commune en fête pour réceptionner ce vrai boulot d'égyptien.
Lorsque le département calcul le montant de l'impôt des communes, il se base sur le mode de calcul du ''centime additionnel''.
C'est Coulans qui tient le record de la commune la plus pauvre du département !
C'est donc pour l'utilité collective que la commune se saignait financièrement.
Un jour, l'eau n'y coula plus, le gel le fendit, puis il se brisa lors d'un nécessaire déplacement, encore une page qui se tourne...
Coulans disposait de deux carrières, une pour les lauzes ( lieu-dit ''les laves'')
et une pour la pierre d’œuvre ( lieu-dit ''le canton'') .
L'école et le pont de Chiprey sont construits à partir de la pierre jaune et blanche
de cette carrière sur les hauteurs du village.
Coulans avait son maître tailleur en la personne de Benjamin Demontrond qui s'installa en 1839 au N°19 actuel où il a gravé ses initiales sur le chapiteau de la colonne supportant les poutres du tuyé de sa cuisine.
La frappe du maillet sur son burin résonnait au village quand il réalisait entre autres le porche de l'église.

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